Une classe mémoire pour les citoyens de demain

Des élèves de 3è du collège Bernard-Chochoy ont participé à la classe mémoire départementale du centre d’Histoire la Coupole d’Helfaut. Après avoir visité le site en janvier, les collégiens volontaires des classes de 3B et 3C ont contribué à la rédaction de la notice biographique d’Henri Denis. Natif de Norrent-Fontes, il a été arrêté en 1942 à Béthune, jugé, emprisonné et déporté par le convoi du train de Loos à Sachsenhausen puis Buchenwald.

Leur travail, avec celui des autres classes ayant pris part à l’atelier « Ecrire l’histoire d’un déporté », sera publié d’ici la fin de l’année scolaire dans un journal numérique collaboratif.

Voici l’histoire d’Henri Denis, matricule 979966 à Sachsenhausen :


Henri, Elie, Joseph Denis est né à Norrent-Fontes le 23 janvier 1892. Il est le fils de Célestin Denis et Elise Isard. Il a été marié trois fois. Il a épousé en première noce Aline Roseaux, dont il a eu deux fils : Henri Denis, né le 19 octobre 1922 à Saint-Hilaire-Cottes, et Gilbert Denis, né le 25 février 1924 à Saint-Hilaire-Cottes. Etant devenu veuf, il épouse en seconde noce Marie Roseaux, soeur de son épouse décédée dont il devient également veuf. Il se remarie en dernière noce avec Rosalie Requin dont il aura une fille, Aline Denis, née le 18 janvier 1936 à Béthune. Il exerce la profession de contrôleur principal d’enregistrement sur la place du marché aux chevaux de Béthune.

Henri Denis a été arrêté le 5 juin 1942 à Béthune par la feldgendarmerie en même temps que son fils Gilbert Denis pour détention d’arme. L’arrestation a eu lieu à la suite d’une dénonciation. Il est détenu à la maison d’arrêt de Béthune avant d’être jugé, le 27 juillet 1942, par le tribunal militaire d’Arras qui le condamne à 6 ans de travaux forcés et 2 ans en qualité d’otage. Il est interné à la prison de Loos. Il est ensuite transféré successivement : le 8 décembre 1942 au camp de Huy, en Belgique ; le 22 octobre 1943 à Bois-le-Duc au camp de concentration de Vught, en Hollande, avant d’être déporté par le train de Loos le 1er septembre 1944 vers les camps allemands : il arrive le 7 septembre 1944 au camp d’Oranienburg-Sachsenhausen où on lui attribue le matricule 97966 avant d’être envoyé au camp de Buchenwald le 6 février 1945 où il est enregistré sous le matricule 32099.

Il est libéré par les Américains le 11 avril 1945 et rapatrié en France : il s’est présenté au centre de rapatriement du Lutetia à Paris le 7 mai 1945 et regagne son domicile à Béthune le 8 mai 1945. La médaille de bronze de la Reconnaissance française pour services signalés rendus à la France lui est décernée le 16 mars 1953. Il décède à son domicile le 5 mai 1955 à Béthune.

Sources : dossier de déporté politique 21 P 632 882, www.bddm.org (livre mémorial), © Arolsen Archives, 2019.

Photo : lacoupole-france.com